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La Tanière à la croisée des chemins : Les Lions peuvent-ils vraiment rugir sur les terres du Royaume ?

La Tanière à la croisée des chemins : Les Lions peuvent-ils vraiment rugir sur les terres du Royaume ?
  • Publisheddécembre 16, 2025

Dakar ne triche jamais. Il suffit de mettre le nez dehors, de sentir l’air qui s’alourdit un peu plus chaque jour, pour comprendre. Les drapeaux vert-jaune-rouge qui commencent à fleurir sur les « Car Rapides », les débats houleux autour du thé dans les « Grand-places »… Pas de doute, l’odeur de la CAN est là.

Mais soyons honnêtes entre nous, les yeux dans les yeux : cette année, l’euphorie a un goût différent. Moins d’insouciance qu’en 2022, moins de certitudes aussi. À l’heure de débarquer au Maroc pour cette CAN 2025, le Sénégal avance, certes, le torse bombé, mais avec cette petite voix intérieure qui nous taraude tous : sommes-nous toujours les rois d’Afrique ?

L’après-Cissé et le vent du renouveau

Il ne faut pas se voiler la face. La page Aliou Cissé a été tournée, et avec elle, c’est tout un système, une philosophie de la souffrance et de la solidité, qui a été bousculée. Ce que nous voyons aujourd’hui, c’est une équipe hybride.

D’un côté, nous avons nos « généraux ». Sadio Mané, Kalidou Koulibaly, Gana Gueye. Ils sont l’âme de cette sélection. Mais le football est cruel, il ne respecte pas le passé. La question qui fâche, celle que personne n’ose poser trop fort mais que tout le monde pense : les jambes de nos cadres tiendront-elles le rythme infernal d’une compétition au Maroc, face à des équipes qui courent plus vite et plus longtemps ? Sadio reste le maître à jouer, notre facteur X, mais il aura besoin de soldats autour de lui, pas de spectateurs qui attendent le miracle.

La « Génération Pépite » doit prendre le pouvoir

C’est là que réside notre vraie chance, notre lueur d’espoir la plus vive. Regardez ces gamins. Lamine Camara, Pape Matar Sarr, Nicolas Jackson et les autres. Ils ne jouent pas avec le frein à main. Ils ont cette arrogance positive, cette « faim » que nous avions peut-être un peu perdue en Côte d’Ivoire.

Si le Sénégal veut aller au bout, ce ne sera pas uniquement grâce à l’expérience des anciens, mais parce que cette jeunesse aura décidé de renverser la table. On a besoin de folie. Le jeu stéréotypé ne passera pas face au bloc marocain ou à la puissance nigériane. Il nous faut de l’imprévisible, et ça, c’est dans les pieds de nos jeunes que ça se trouve.

L’équation marocaine

Parlons du contexte, car il est vital. Jouer une CAN au Maroc, c’est entrer dans l’arène des Lions de l’Atlas. Ils sont chez eux, ils sont favoris, et ils nous attendent. Mais paradoxalement, c’est peut-être la meilleure chose qui pouvait nous arriver.

Le Sénégal n’est jamais aussi fort que lorsqu’il est dos au mur, ou du moins, quand il n’est pas le seul favori écrasant. La pression est partagée. Le climat, les infrastructures parfaites du Maroc… tout cela favorise le beau jeu, ce qui devrait théoriquement avantager nos techniciens. Fini les excuses des pelouses impraticables. Ici, c’est ballon au sol, et que le meilleur gagne.

Alors, on y croit ?

Mon pronostic ? Le cœur dit oui, forcément. On ne naît pas Sénégalais pour parier contre les Lions. Mais la raison commande la prudence.

Nous avons l’effectif pour gagner, c’est indiscutable. Aucun pays sur le continent n’a notre profondeur de banc. Cependant, la victoire se jouera au mental. Il faudra retrouver cet « esprit commando » de Yaoundé, cette capacité à souffrir ensemble sans se désunir.

Si la mayonnaise prend entre la sagesse des anciens et la fougue des nouveaux, alors oui, nous pouvons ramener la Coupe à Dakar. Mais attention à l’excès de confiance. En Afrique, le talent ne suffit plus. Il faut « mouiller le maillot » au sens propre du terme.

Par Cramponszefoot

Written By
Moussa Mané

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