Mondial 2026 : la FIFA face au casse-tête iranien

À un an du coup d’envoi, la Coupe du Monde 2026 est déjà rattrapée par les tensions géopolitiques. Qualifiée pour sa quatrième participation consécutive, la sélection iranienne pourrait se retrouver au cœur d’un casse-tête diplomatique pour la FIFA.
Le tournoi, qui se déroulera pour la première fois dans trois pays – les États-Unis, le Canada et le Mexique – s’annonce comme un événement planétaire inédit. L’Iran a obtenu sa qualification en mars 2025, en terminant premier de son groupe asiatique, à la suite d’un nul décisif face à l’Ouzbékistan (2-2). Mais depuis, le contexte international a radicalement changé.
Le 22 juin, les États-Unis ont mené des frappes ciblées contre des installations nucléaires iraniennes, aggravant une tension déjà vive entre les deux pays. Ce nouvel épisode soulève une question épineuse : l’Iran pourra-t-il disputer ses matchs sur le sol américain, où la majorité des rencontres de la phase de groupes sont programmées ?
Sur le plan réglementaire, seule la FIFA a l’autorité d’exclure une sélection nationale, généralement pour des violations graves de ses statuts, comme des ingérences politiques. Ce fut le cas de la Russie en 2022 ou du Nigeria et du Koweït par le passé. À ce jour, aucune procédure disciplinaire n’est engagée contre l’Iran.
Cependant, un autre obstacle pourrait compliquer sa participation : le décret américain réinstaurant des restrictions d’entrée sur le territoire pour les citoyens iraniens, signé récemment par le président Donald Trump. Si les sportifs et officiels bénéficient d’une exemption, ce n’est pas le cas des supporters, dont l’accès est de facto interdit.
Face à cette impasse, une solution intermédiaire pourrait émerger. Selon plusieurs sources proches de l’organisation, la FIFA envisagerait de relocaliser les matchs de l’Iran vers le Canada ou le Mexique, deux pays co-organisateurs qui n’appliquent aucune restriction envers les ressortissants iraniens. Cette option permettrait à la sélection de concourir sans alimenter davantage les tensions diplomatiques.
À mesure que la compétition approche, la FIFA est confrontée à un dilemme qui dépasse les terrains. Le football mondial pourrait bientôt être contraint de composer, une fois de plus, avec les réalités géopolitiques du moment.
Source : afriquesports