Le jour où Suarez a empêché l’Afrique de jouer une demi-finale
Il était tout proche. Après des quarts de finale réussis par le Cameroun (1990) et le Sénégal (2002), le Ghana devait être la première nation africaine à disputer une demi-finale de Coupe de monde. Seulement, ce rêve qui était si près en 2010, sera anéanti par un homme : Luis Suarez (Uruguay).
Le 2 juillet 2010 aurait pu être une date historique pour l’Afrique. Mais cette date rappelle bien un cauchemard. Un vrai tsunami pour les nombreux footeux du continent noir. Car jamais, une sélection africaine n’était si proche de réaliser une prouesse inédite : celle de se qualifier en demi-finale d’une Coupe du monde. Le Ghana le sentait et les Black Stars se lâchaient déjà les babines à l’idée de le faire. Si le Cameroun qui a atteint pour la première fois les quarts de finale en 1990, suivi du Sénégal en 2002, le Ghana égalait déjà ce record en terre sud-africaine et l’histoire devait simplement s’écrire en encre indélébile ce jour du 2 juillet. Contre toute attente, Luis Suarez a empêché tout un continent de poursuivre le rêve.
Flash-back : Au stade Soccer City de Johannesburg, on joue un quart de finale de Coupe du monde. Le tableau d’affichage était resté, figé à 1-1 entre les Uruguayens et les Ghanéens. Les cœurs des nombreux supporteurs battaient la chamade dans les tribunes. On s’approchait des derniers instants d’une rencontre encore indécise.
L’Uruguay «refuse» le jeu et est retranché dans son camp. Sur une toute dernière action dans les prolongations, une main de Luis Suarez a arrêté un tir au but. L’un des moments les plus controversés et les plus mémorables de ce tournoi. Suarez a été expulsé. Le tireur Gyan Asamoah retient son souffle. Toute l’Afrique l’accompagne dans sa tentative. Au finish, c’est le Ghana et l’Afrique qui restent à genou puisque les Black Stars vont perdre plus tard aux tirs au but (4-2).
La blessure ne s’est toujours pas refermée
C’est l’une des plus grandes désillusions alors du Ghana dans un Mondial. En allant vers sa quatrième participation avec l’édition du Qatar après 2006 (Allemagne), 2010 (Afrique du Sud), 2014 (Brésil), les partenaires d’André Ayez n’ont pourtant jamais oublié cette douloureuse page. «Nous avons été trompés», disait John Paintsil. Et de révéler. «dégager le ballon avec la main – on était censé nous accorder un but». «Je ne peux pas lui pardonner car ce n’était pas un accident. Il (Suarez) sait ce qu’il a fait. Nous pleurions et vous voyez que quelqu’un qui nous a trompés est en train de célébrer. Comment puis-je lui pardonner ? Je ne pardonnerai jamais, Jamais, jamais», ajoutait Sarpei, toujours dans BBC. «Pour moi, je me suis dit : ‘le dernier homme sur la ligne, a touché le ballon avec sa main, c’est censé être un but’ – alors je me réjouissais déjà de notre victoire», se souvient encore Pantsil, l’un des joueurs phares du Ghana pendant longtemps même. «Sur le chemin du match contre l’Uruguay, tout le monde savait que nous pouvions les battre, le monde entier nous soutenait», regrette l’arrière gauche Sarpei.
Après avoir manqué le Mondial 2018, le Ghana est alors revenu sur la scène mondiale, avec toujours cet esprit de conquérant.
Jim CEESAY
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