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Pathé Ciss, mieux vaut tard que jamais

Pathé Ciss, mieux vaut tard que jamais
  • Publishedaoût 30, 2023

 

De la persévérance pour imposer son talent

Mieux vaut tard que jamais ! L’adage qui colle le mieux au parcours loin d’être linéaire de Ismaïla Pathé Ciss. Le milieu de terrain du Rayo a dû patienter après ses 25 ans pour voir sa carrière emprunter une pente ascendante. C’est à l’âge de 28 ans qu’il découvre l’équipe nationale du Sénégal au mois de septembre dernier lors du match amical opposant les Lions de la Teranga à la Bolivie (victoire 2-0 du Sénégal). Une heure de jeu plus tard au stade La Source d‘Orléans, il a fini de mettre supporters et observateurs d’accord sur son talent en pointe basse du milieu du Sénégal.

Pourtant, presque rien ne laisse présager d’une telle issue après son passage au Portugal. Pendant trois saisons, il est perdu de vue malgré de belles promesses entrevues durant ces années dans le championnat du Sénégal. Il enchaîne les prêts entre le Portugal et l’Espagne. De Madère à Famalicão en passant par Fuenlabrada, il finit par se faire à l’air ibérique. Parti à l’União Madeira la même année, Al Hassane Sylla s’est souvenu au micro de SNA des débuts difficiles de Pathé Ciss.

«C’est quelqu’un qui jouait au milieu mais qui était super technique. Ils ont commencé à le faire jouer numéro 10 et même attaquant, raconte l’ancien arrière droit de Diambars, vice-champion d’Afrique en U20 avec le Sénégal en 2015. Quand on est venus lui et moi au Portugal, le coach ne le faisait pas jouer au début parce qu’il le forçait à évoluer en attaque. Quand le coach s’est fait virer, il y a eu un nouvel entraîneur qui est venu et a commencé à le faire jouer en 6. Il est devenu le meilleur joueur de l’équipe et je crois qu’il faisait partie du 11 type cette saison-là» a-t-il révélé. «Je me rappelle à la fin de la saison, les agents l’appelaient tout le temps, les grands clubs portugais le voulaient mais lui était décidé à quitter le Portugal» a-t-il ajouté.

La parfaite transition offensive – défensive

Arrivé à Diambars à l’âge de 12 ans, Pathé Ciss sortait déjà du lot malgré un physique peu rassurant. «À son arrivée, on remarquait sa morphologie, il était très petit, se souvient El Hadji Abdoulaye Seck, son entraîneur chez les U.13 de Diambars. Je l’ai aperçu deux ans avant son intégration durant les tests avec Ibou Ciss, son père. Je l’ai tout de suite repéré comme un jeune qui a de la suite dans les idées, tonique dans les passes. Il évoluait au milieu de terrain mais plus en numéro 10. Il était proche des attaquants et se projetait très vite vers l’avant» assure-t-il à Sport News Africa.

Son intégration expresse à l’académie Diambars n’est pas fortuite. «A son arrivée, il connaissait déjà la maison Diambars parce que son frère l’a précédé et son père y est entraîneur, renseigne Coach Abdoulaye Seck. D’ailleurs ils sont arrivés la même année avec son père. J’ai travaillé avec son père dans la même promotion. C’était mon adjoint durant les deux premières années de Pathé. L’impression que j’ai eue c’est que c’était un joueur qui avait du caractère et qui savait ce qu’il voulait» se réjouit l’ancien coach vidéo des Comores à la CAN 2021.

Pathé Ciss a gagné 25 cm en deux ans

Avec un gros QI football, Pathé Ciss parvient à élargir sa palette et se montrer indispensable à Fuenlabrada où il dispute 30 matchs en D2 espagnole. Des prédispositions déjà chez lui à 13 ans. «Avant même ses 13 ans on le connaissait déjà car il avait survolé la détection, raconte Abdoulaye Seck. Après, il a vite grandi. Il a gagné 25 cm en deux ans. Dès les premières années on s’était rendu compte qu’il était capable d’évoluer aussi devant la défense » renseigne son formateur. Avant d’ajouter : « Il avait des difficultés au départ au niveau de l’impact physique parce qu’à Mbour il jouait face à des seniors pratiquement. Mais son intelligence lui permettait de tirer son épingle du jeu. Et quel que soit le système de jeu, Pathé pouvait jouer devant la défense en pourvoyeur de ballons, récupérateur qui n’avait jamais peur et qui avait de l’audace ».

Le boutentrain idéal pour la vie de groupe

Frère cadet de Saliou Ciss, Pathé est très vite tombé amoureux du ballon rond. Malgré son jeune âge, il avait déjà opté pour une carrière de footballeur. «On habitait ensemble à la Médina. On a eu l’entrée en 6ème la même année et on était dans la même classe en secondaire. Il me trouvait parfois à l’école pour me demander de zapper les cours parce qu’on venait de réussir les tests de Diambars. Il restait un mois avant notre admission. J’ai plein d’anecdotes de lui à Diambars parce qu’on partageait la même chambre (rires). C’est quelqu’un qui adorait manger. Et la nuit, alors que tout le monde s’endort, il allait voler des mangues. Il adorait manger des mangues. C’est d’ailleurs toujours le cas» révèle Al Hassan Sylla.

Pendant un bon mois, Aliou Cissé devra gérer un groupe intergénérationnel avec des frustrations et des egos. Même s’il peut débuter sur le banc pour sa première Coupe, Pathé Ciss ne devrait pas être un cas ingérable pour le coach des Lions à en croire Coach Seck. «C’est un taiseux avec un état d’esprit de gagneur, soutient-il. C’est quelqu’un qui ne pose jamais problème dans un groupe. Il est devenu adulte très jeune. Il intériorise beaucoup. Il est un peu introverti mais sans être timide».

Son bizutage pour sa première dans la Tanière conforte cette hypothèse avec ses talents de danseur sur une célèbre musique du chanteur Sidy Diop. Une danse qu’il aimerait certainement reproduire dans une chorégraphie célébrant les victoires du Sénégal durant ce Mondial aux côtés de Gana et compagnie.

Moustapha M. SADIO

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Par Team Crampons

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