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Message à la nation du président de la République

Message à la nation du président de la République
  • Publisheddécembre 31, 2022

1République du Sénégal
Un Peuple – Un But – Une Foi
MESSAGE A LA NATION
DE SON EXCELLENCE MONSIEUR LE PRESIDENT MACKY SALL
A L’OCCASION DU NOUVEL AN
Palais de la République, 31 décembre 2022
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Mes chers compatriotes,
Hôtes étrangers qui vivez parmi nous,
Au seuil du nouvel an, je suis heureux de m’adresser à
vous pour vous présenter mes vœux.
Ce soir, alors que la communauté catholique est en deuil,
avec le rappel à Dieu de Sa Sainteté, le Pape émérite
Benoit XVI, je voudrais d’abord joindre mes pensées aux
vôtres, en souvenir des êtres chers qui nous ont quittés.
Je prie avec vous pour qu’ils reposent en paix.
A nos malades, j’exprime ma compassion et mes
souhaits de prompt rétablissement.
L’année 2022 s’achève comme elle a commencé.
L’impact de la pandémie et d’une guerre majeure
continue en effet de bouleverser toutes les prévisions et
de maintenir l’économie dans sa pire récession depuis la
seconde guerre mondiale.

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Malgré cette situation difficile, où nombre de pays sont en
stagnation ou récession, notre économie reste résiliente.
Le classement de
World Economics, qui fait autorité en
matière de données statistiques, reconnait en effet le
Sénégal comme pays à la croissance la plus régulière sur
la décennie 2011-2021.
Cette année, notre déficit budgétaire s’est rétréci. Notre
taux de croissance, établi à
4,8 %, devrait atteindre un
niveau sans précédent de
10% en 2023, avec le début
d’exploitation de nos ressources pétrolières et gazières.
Nos recettes intérieures ont augmenté de
23% au cours
de l’année 2022, grâce à la bonne performance de nos
régies financières qui ont réussi un taux de recouvrement
plus que satisfaisant de
90% par rapport à l’objectif fixé.
Ces efforts nous ont donné plus d’autonomie budgétaire,
en permettant de couvrir
85% des dépenses publiques
internes de l’Etat.

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Dans le même esprit de bonne gouvernance des affaires
publiques, l’exploitation du rapport de la Cour des
comptes sur la gestion financière de la pandémie de
COVID-19 suivra son cours conformément aux
dispositions légales et réglementaires en la matière.
Mes chers compatriotes,
Dans un contexte mondial particulièrement difficile,
marqué par une hausse généralisée des prix, j’ai souhaité
faire de 2022 une année sociale, dédiée à la protection
du pouvoir d’achat des ménages.
C’est le sens des mesures portant sur :
l’augmentation substantielle des salaires pour un
montant cumulé de
236 milliards de FCFA ;
la subvention des prix du carburant, du gaz et des
denrées de première nécessité pour plus de
750 milliards ;
la renonciation, par l’Etat, de 157 milliards de
recettes fiscales sur des produits importés comme le

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riz, le blé, le maïs, le sucre et l’huile, afin d’éviter leur
renchérissement pour le consommateur ;
enfin, le soutien direct à 543 000 familles vulnérables
par transfert d’argent pour plus de
43 milliards.
A cela s’ajoutent les décisions issues des concertations
nationales sur la lutte contre la vie chère, visant à contenir
la tendance inflationniste des prix, y compris le loyer.
Je remercie l’ensemble des acteurs économiques et
autres forces vives de la nation qui ont contribué au
succès de cet exercice de solidarité nationale.
L’effort de protection sociale sera renforcé en 2023 avec
la mobilisation de plus de
450 milliards au titre des
subventions des produits alimentaires et énergétiques.
Celles concernant le carburant et l’électricité seront
cependant ajustées et mieux ciblées en faveur des
couches sociales les plus nécessiteuses.
En outre, les bourses de sécurité familiale seront portées
de
25 000 fcfa à 35 000 fcfa par trimestre et élargies à
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de nouveaux bénéficiaires sur la base de critères de
vulnérabilité.
C’est dire, mes chers compatriotes, que le Gouvernement
reste dans
le temps de l’action, de la sensibilité
sociale par la veille, l’écoute et la proximité ; mais
également de l’offensive économique.
En somme, le Sénégal est aujourd’hui passé d’un état
d’indigence à un état d’émergence.
Le combat pour la souveraineté alimentaire reste un
objectif de premier plan.
Ainsi, en trois, ans, le budget de la campagne agricole a
doublé, passant de
40 milliards de FCFA en 2019 à plus
de
80 milliards en 2022, pour soutenir les producteurs
en semences, engrais et matériels agricoles.
Cette année encore, grâce à l’intensification de nos
efforts et une pluviométrie abondante, les récoltes sont
satisfaisantes, avec plus de
3,6 millions de tonnes pour
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les céréales et 1,5 million respectivement pour l’arachide
et les produits horticoles.
Nous ferons encore mieux avec les nouveaux
aménagements hydro-agricoles en cours, une meilleure
maîtrise de l’eau et le développement progressif des
Agropoles, des Domaines agricoles communautaires et
des fermes
Naatangué et Waar-Wi.
Dans le cadre de la modernisation du secteur agricole, je
me réjouis d’annoncer l’acquisition prochaine de
plusieurs matériels et équipements, dont des tracteurs,
moissonneuses-batteuses, kits d’irrigation, magasins de
stockage et chambres froides.
Mes chers compatriotes,
En dépit de la crise, nous poursuivons résolument nos
chantiers d’infrastructures, parce qu’il ne peut y avoir
d’émergence sans infrastructures de base.
Cette année, nous avons achevé des projets
emblématiques, comme la
première phase du TER, le
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stade Abdoulaye Wade, le pont Nelson Mandela
Foundiougne
et celui de Marsassoum, l’autopont de
Keur Massar, les axes routiers Tambacounda-GoudiryKidira, et Louga-Dahra, entre autres.
Au total,
60 chantiers d’infrastructures sont actuellement
en cours d’exécution, mettant à contribution le secteur
privé national et une main d’œuvre intensive.
Il s’agit, entre autres :
de la ligne du BRT entre Guédiawaye et Dakar ;
de la 2e phase du TER, entre Diamniadio et AIBD ;
de la route du Daandé maayo ;
de l’axe Kidira-Bakel ;
de l’autoroute du Nord Dakar-Tivaouane-SaintLouis, dont les travaux démarrent en 2023 en
cohérence avec le regain de trafic lié à l’exploitation
de nos hydrocarbures ;

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du Programme de Connectivité des Zones de
Production Agricole,
dans les régions de Kaffrine,
Kaolack et Thiès, dont le montage financier est
bouclé ;
et du Programme Spécial de Désenclavement,
un vaste chantier quinquennal qui a déjà démarré
pour réaliser
2850 Km de routes, ainsi que des
ouvrages d’art en milieu rural et urbain.
A terme, ce Programme mobilisera
60 entreprises
nationales et générera
50.000 emplois.
S’y ajoutent les projets spécifiques d’équité territoriale
exécutés par le
PUDC, le PUMA et le PROMOVILLES,
pour un maillage complet du pays en routes bitumées,
pistes carrossables, infrastructures hydrauliques et
électriques.
Ce sont tous ces efforts qui ont hissé notre pays à la 8
e
place du classement Global Economy des meilleurs
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réseaux routiers et autoroutiers d’Afrique, sur 38 pays
évalués.
Nous avons la même ambition de performance pour les
secteurs stratégiques des mines et de l’énergie
conformément à nos engagements au titre de l’Initiative
pour la Transparence des Industries extractives (ITIE).
Le Conseil d’administration de l’ITIE a ainsi reconnu en
octobre dernier que le Sénégal a
« atteint un score très
élevé dans la mise en œuvre de l’ITIE suite à sa
seconde Validation »
, avec la mise en ligne
transparente des contrats miniers, pétroliers et gaziers,
tous accessibles au grand public.
Je suis heureux d’annoncer que de bonnes perspectives
sont devant nous pour réaliser au plus vite l’accès
universel à l’électricité.
Les travaux de notre projet pétrolier
Sangomar, et du
projet gazier
GTA, que nous partageons avec notre voisin
mauritanien, sont exécutés respectivement à
71% et
11
85%, avec la participation d’entreprises et de main
d’œuvre sénégalaises ; donnant plein effet à notre
politique de contenu local.
Dans la perspective de nos premières productions en
2023, notre pays a adhéré en novembre dernier à
l’Organisation des Pays africains Producteurs de Pétrole
afin de défendre ses intérêts dans le cadre de la solidarité
africaine.
D’autre part, la SENELEC a renforcé ses capacités avec
la mise en service de la centrale électrique de
Malicounda et notre quote-part de 33% dans la centrale
hydroélectrique de
Gouina.
A cela s’ajoutent le nouveau Programme d’installation de
115 000 lampadaires solaires, prioritairement dans les
communes non bénéficiaires de la première phase, et
l’électrification de
2000 villages au titre de la phase 2 du
PUDC.

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Tout comme l’électricité, l’eau et l’assainissement restent
au cœur de mes priorités.
Comme promis, nous avons satisfait cette année une
vieille doléance avec la réalisation du Projet
d’alimentation en eau potable des îles de la Basse
Casamance.
De même, les travaux de la première phase de l’usine de
dessalement d’eau de mer des Mamelles ont démarré.
Ce chantier sera suivi par celui du dessalement d’eau de
mer sur la Grande Côte, pour
300.000 m3 par jour,
extensibles à
400.000 m3, afin de couvrir les besoins de
Dakar, Thiès et Mbour.
Nous lancerons en 2023 le projet d’exploitation des eaux
de surface du bassin de
Nanija Bolong, dans le
Département de Koungheul ; soit
46 millions de m3 par
13
an, pour mettre en valeur 12.000 hectares et arrêter
l’avancée des eaux salées.
Un financement de
156 milliards FCFA sera également
mobilisé pour la première phase de l’ambitieux Projet de
Renforcement de la Résilience des Écosystèmes du
Ferlo (le PREFERLO), qui consiste à transférer
680
millions
m3 par an du lac de Guiers vers la zone du Ferlo,
sur un linéaire de
214 km, entre Keur Momar Sarr et
Ranérou.
Le PREFERLO contribuera de façon substantielle à la
souveraineté alimentaire de notre pays en mettant en
valeur tout le potentiel d’agriculture et d’élevage du
terroir.
J’ai aussi demandé au gouvernement de renforcer la
politique des branchements sociaux pour soutenir les
couches vulnérables en milieu urbain et rural.
Pour un
Sénégal de tous, un Sénégal pour tous, et
parce que l’eau est un minimum vital, je tiens

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particulièrement à ce que chaque famille, quelle que soit
la modestie de ses moyens, puisse accéder à l’eau
potable.
En matière d’assainissement, d’importants chantiers sont
en cours avec :
la finalisation des travaux de renforcement des
capacités de la station de
Cambérène ;
le lancement du projet de renouvellement du
collecteur
Hann-Fann, pour régler une vieille
préoccupation des communes de Hann, Fann-Point
E-Amitié, Grand Dakar, Biscuterie, Mermoz-Sacré-
Cœur, Sicap Liberté, Dieupeul-Derklé, Grand Yoff et
des HLM ;
enfin, la poursuite du Programme d’assainissement
des villes de Dakar, Kaolack, Louga, Matam, Pikine,

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Rufisque, Tambacounda, Saint Louis, Tivaouane et
Touba.
Dans la quête d’émergence, notre système éducatif reste
le cœur battant qui irrigue le corps social, et donne vie et
espoir à la nation.
Eduquer et former nos enfants, c’est entretenir la lumière
du savoir qui éclaire les esprits et illumine notre marche
vers le Sénégal de nos rêves.
C’est pourquoi l’Etat continue d’investir plus de 25% du
budget national dans l’éducation et la formation.
Nos acquis récents le prouvent à suffisance avec :
l’inauguration de l’Université Amadou Mahtar
Mbow ;
le démarrage des classes préparatoires aux
grandes écoles ;
la finalisation des travaux de construction de
l’Université El hadji Ibrahima Niasse ;

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le renforcement des capacités de l’Université
Virtuelle du Sénégal, avec la construction en cours
de
46 Espaces Numériques Ouverts ;
le démarrage des enseignements du campus
franco-sénégalais ;
la création des Universités Souleymane Niang de
Matam, et Sénégal oriental de Tambacounda, dont
les Coordonnateurs de projets sont déjà nommés ;
la mobilisation de 52 milliards pour la
modernisation des équipements scientifiques de
nos universités ;
l’amélioration de la pension de retraite du Personnel
enseignant et de recherche ;
et l’augmentation des avantages accordés aux
personnels administratifs, technique et de service.
Malgré nos contraintes et nos limites, nous devons être
fiers de notre système universitaire, au regard des
performances de l’Université Cheikh Anta DIOP de

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Dakar, récemment classée 1ere université francophone
d’Afrique, et des excellents résultats de nos candidats au
dernier Concours d’Agrégation du CAMES en Sciences
de la Santé.
Et à travers le monde, des compatriotes et ressortissants
d’autres nationalités, formés à l’université sénégalaise
excellent dans tous les domaines de l’activité humaine, y
compris les plus pointus.
Tout cela montre que nous devons continuer à investir
dans l’école, parce que c’est opportun et productif.
C’est pourquoi je tiens à l’exécution diligente :
du projet de construction, à compter de 2023, de 22
lycées et collèges dans les régions de Dakar, Thiès,
Kaolack, Kaffrine et Sédhiou ;
et du Programme d’urgence de réhabilitation de
plusieurs lycées historiques, notamment Blaise
Diagne, Seydina Limamou Laye, Seydou Nourou
Tall et John Fitzgerald Kennedy de Dakar ; El Hadji

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Malick Sy de Thiès ; El Hadj Oumar Foutyou Tall et
Charles de Gaulle de Saint Louis ; Valdiodio Ndiaye
de Kaolack et Djignabo de Ziguinchor.
J’accorde le même ordre de priorité à la mise en œuvre
des conclusions de la
Rencontre nationale avec la
communauté des daara
du 28 novembre dernier.
Depuis des siècles, les daara font partie intégrante de
notre patrimoine spirituel, éducatif et socio culturel. Ils
méritent, à ce titre, une reconnaissance et un appui
institutionnel plus conséquents.
A cet effet, en attendant la mobilisation prochaine
d’autres moyens, j’ai décidé d’allouer au système éducatif
des
daara 20% des fonds de dotation, afin de pérenniser
leur prise en charge concertée, alliant tradition et
modernité.
Dans la même dynamique d’inclusion sociale et d’équité
territoriale, la DER/FJ, qui compte à ce jour
205 000
bénéficiaires, continue son déploiement sur l’étendue du
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pays, pour financer, conseiller et accompagner des
femmes et jeunes porteurs de projets.
Je tiens particulièrement à ce que la DER/FJ veille à
assouplir davantage ses procédures et méthodes
d’intervention pour mieux s’adapter aux besoins et
réalités de ses cibles.
De même, l’Etat soutiendra davantage les cultures
urbaines avec les moyens accrus du nouveau Fonds de
développement des cultures urbaines et des industries
créatives.
Le Gouvernement reste également engagé sur le front de
la santé pour tous.
Ainsi, après les inaugurations des hôpitaux de
Sédhiou,
Kaffrine Kédougou, Touba et Agnam
, d’autres
chantiers d’établissements publics de santé sont en cours
à
Tivaouane, Ourossogui et Saint-Louis.
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Les travaux de la polyclinique de l’hôpital Principal se
poursuivent, de même que la construction de l’hôpital
Aristide Le Dantec et celle du Centre national d’oncologie
de Diamniadio pour le traitement du cancer.
En même temps que nous investissons dans les
structures de santé et leurs ressources humaines, il
nous faut impérativement réformer et améliorer la
gouvernance du secteur, afin de la rendre plus efficace
et plus transparente.
C’est pourquoi j’ai demandé une digitalisation intégrale
du système, la mise en place de contrats de
performance pour les hôpitaux, et la révision de la
Convention hospitalo-universitaire.
Mes chers compatriotes,
Au titre de son mandat à la tête de l’Union Africaine, et
dans un contexte international agité et incertain, notre
pays, fidèle à ses idéaux panafricanistes, a porté avec
constance le plaidoyer pour la paix et l’intégration

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africaine, et la défense des intérêts de notre continent
dans la gouvernance politique, économique et
financière mondiale.
Notre diplomatie a pu mobiliser un consensus général
qui balise désormais la voie pour l’adhésion historique
de l’Union Africaine comme membre de plein droit du
G20.
Je redis notre gratitude et nos sincères remerciements
à tous nos partenaires qui ont soutenu la candidature
de l’Afrique, dans un esprit d’équité et de solidarité.
Ce succès parmi d’autres, ajouté au premier sacre de
nos Lions à la Coupe d’Afrique des Nations et à leur 3
e
participation à la Coupe du monde de football, confirme
le standing que notre pays doit
tenir et entretenir dans
le concert des nations.
Ce rang, qui nous vaut le respect et la confiance de
l’Afrique et du monde, nous le devons surtout à notre
héritage commun de nation libre, unie dans sa diversité,

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paisible et stable dans un monde constamment percuté
par la violence et l’antagonisme, jusqu’à nos frontières.
Chacun de nous est le légataire de cet héritage.
En conséquence, nous avons la responsabilité
individuelle et collective de surmonter nos différences afin
de cultiver notre
vivre ensemble et le préserver des périls
qui font le malheur des peuples.
Nul ne doit s’imaginer plus grand ou plus fort que
cette nation qui nous abrite tous. Nous sommes
parce que le Sénégal est.
Si nous sommes là aujourd’hui, rassemblés en tant que
nation, c’est bien parce que nos anciens nous ont couvés
et portés sur leurs épaules.
Notre honneur, c’est d’en faire autant pour nos enfants,
en consolidant chaque jour le pacte de bienséance, de
solidarité et de fraternité humaine qui lie cette nation,
génération après génération.

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Cette tâche qui nous incombe tous, moi au premier chef,
je continuerai d’y veiller de toutes mes forces, pour un
Sénégal toujours uni, paisible, stable et prospère.
A toutes et à tous, mes chers compatriotes, j’exprime mes
sentiments affectueux, avec mes vœux les meilleurs ;
vœux de paix, de bonne santé, de bien-être et de
réussite.
Bonsoir et déwéneti.

Written By
Par Team Crampons

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